Anthony XIMENEZ soutiendra sa thèse en Aménagement et Urbanisme intitulée :
"Urbanisme et réflexivité. Un diagnostic critique du champ du projet en urbanisme, de la recherche aux pratiques professionnelles".
La soutenance aura lieu le vendredi 3 février 2023 à 14h en salle A301 du Lab'Urba.
Le jury est composé de :
- Nadia ARAB, professeure des universités, Université Paris-Est Créteil - Directrice de thèse
- Céline BONICCO-DONATO, professeure des Écoles Nationales d’Architecture, ENSA Grenoble - Rapporteure
- Marco CREMASCHI, professeur des universités, Sciences Po - rapporteur
- Marc DUMONT, professeur des universités, Université de Lille - examinateur
- Renaud EPSTEIN, professeur des universités, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye - examinateur
- Françoise FROMONOT, professeure des Écoles Nationales d’Architecture, ENSA Paris-Belleville - examinatric
L'inscription est facultative mais appréciée pour des raisons d'organisation :
https://framadate.org/cXpdmud5FXD3OFDm
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RÉSUMÉ DE LA THÈSE :
Cette thèse propose un "diagnostic du présent" (Foucault) des pratiques de recherche sur le projet en urbanisme. Elle part du constat qu'un flou tenace entoure les pratiques de projet, et ce malgré plusieurs décennies de recherches les ayant prises pour objet. Et si ce flou était moins une dimension énigmatique des pratiques elles-mêmes que l'effet du regard que la recherche porte sur elles ?
Une analyse d'inspiration "archéologique" (Foucault) d'un corpus de recherches récentes sur le projet révèle que les chercheurs occupent, pour une très grande majorité d’entre eux, un positionnement réflexif par rapport aux pratiques observées. La mobilisation du cadre théorique de la "modernité réflexive" (Giddens, Beck) conduit alors à se demander si l'urbanisme de projet ne serait pas un cas exemplaire de la modernité réflexive : les pratiques professionnelles changeraient en permanence en intégrant réflexivement les savoirs produits sur elles par les chercheurs-observateurs.
Une contradiction apparaît bientôt : la "réflexivité" a été largement thématisée en urbanisme depuis la fin des années 90 mais cette thématisation a eu pour effet d'éloigner systématiquement les dimensions critiques des théories de la "modernité réflexive", notamment le lien entre les savoirs d’observation produits par les sciences sociales et l’accroissement du changement et de l’incertitude dans les pratiques sociales. Au contraire, la notion de “réflexivité” est utilisée en urbanisme pour légitimer le recours tous azimuts à diverses formes de partenariats entre chercheurs et professionnels. Comment comprendre un tel retournement stratégique du concept ?
La troisième partie de la thèse engage alors une "généalogie" (Foucault) de la réflexivité en urbanisme. On montre qu’elle constitue un dispositif de gouvernement des pratiques professionnelles dont une des visées est précisément l’entretien d’un processus de changement permanent.
